Le Gué de Velluire Embarcadère du Gué de Velluire

Histoire

- Le blason :

- Portail de l’histoire communale du Gué-de-Velluire crée par les Archives Départementales de la Vendée --> http://www.archives.vendee.fr/Le-Gue-de-Velluire

- Articles extraits de la Gazette Marandaise :

- Historique de la commune du Gué de Velluire :

1-Situation Géographique :

La commune est située à l'entrée du Golfe des Pictons, sur une presqu'île formée de terres argilo-calcaires du secondaire, (point culminant 40m sur la Butte des Tertres ) et de marais sédimentaires marins, la terre noire actuelle.

2- Présence humaine : depuis 4000 ans avant notre ère, des hommes ont vécu sur cette presqu'île qui pouvait être bordée de forêts (chasse et bois), d'une zone maritime et de rivières, (pêche). Les gaulois et les romains y ont également vécu, pour preuves des découvertes même peu nombreuses qui l'attestent.

Existence d'un gué pour passer sur les autres îles, qui donnera son nom à la localité actuelle. Les animaux et chariots passaient dans l'eau et les personnes en bateau, le tout avec péage. Le gué était empierré comme l'étaient tous les gués en général ; le péage servait à en payer l'entretien (parfois), la solde du passeur et surtout le seigneur qui possédait le lieu.

Une légende sur le vœu prononcé par des marins en proie à une tempête, institue la naissance d'un oratoire ou prieuré à St Martin sur la colline, village actuel de la commune, d'où s'admire un magnifique panorama sur les falaises mortes battues par les flots (autrefois). Le prieuré ou monastère a bien existé, pour preuve des sarcophages trouvés à proximité ainsi que les mentions écrites faites sur des parchemins soit du Langon soit du Poiré sur Velluire. Ce fut longtemps l'église de la paroisse.

3- Un premier mouvement de terrain en 942 (environ, trace dans des écrits) a pu soulever le socle sur lequel repose le marais, laissant plus de surfaces boueuses émergées. Second mouvement de terrain vers 1460, le socle se relève, la mer se retire (les moines de Maillezais n'entendent plus la mer battre les murs de leur abbaye et il fallut marcher longtemps, plus vers l'Ouest, pour la retrouver). D'autres « tremblements » de terre se produiront, le dernier bien ressenti par la population, en 1971 ou 1972.

4- De nombreuses abbayes se sont implantées autour du golfe des Pictons, dès l'an 600 environ et ensuite vers 1010 pour l'abbaye de Maillezais (celle de Noirmoutier fut fondée vers 600 par Saint Philibert).

5- Les Normands ont envahi les côtes et remonté les cours d'eau pour piller ces mêmes abbayes, ou monastères, ou fermes gérées par des moines, à partir de 850. La Vendée était une rivière navigable jusqu'à Fontenay le Comte.

6- Ce sont les moines, au XIème, qui, aidés des populations autochtones, ont su les premiers mettre en valeur ces terres émergées au profit des abbayes. Par exemple le canal des cinq abbés a été creusé en 1217, mais auparavant d'autres canaux avaient été creusés et il y eut sans doute quelques essais pour trouver la bonne solution.

Est-ce à cette époque que le bourg actuel (du Gué de Velluire) commença à se construire autour du port, du gué ? Toujours est-il que la paroisse de St Martin se divisa en plusieurs agglomérations. On a parlé du village de St Martin, mais en se dirigeant vers la Bonde du Jourdain, gué de toutes les mémoires vers lequel convergent tous les chemins et voies « romaines », on passe par un village très important, construit aux pieds des falaises, Le Rocher. Les habitants avaient tous les matériaux pour se construire une maison : la pierre prise dans la falaise, l'argile de terre jaune située entre les bancs de pierres, le roseau pour le toit avec des perches en aubier et les tuiles romanes faites sur « la cuisse » (c'est pour le folklore !) pour assurer l'étanchéité. Comment peut-on penser que nos ancêtres soient moins entreprenants que nos contemporains ?

Ce village du Rocher, bien exposé au midi, en limite communale actuelle avec l'Ile d'Elle et Vix, par sa position excentrée a fait que ses habitants se dirigeaient vers le Gué, L'Ile d'Elle ou Vix, selon affinités. C'était un gros village d'une quarantaine de feux. De nombreuses années plus tard, pour aller à l'école du Gué de Velluire, il fallait parcourir quatre kilomètres et autant pour le retour.

7- Guerre de Cent ans. Les bandes armées des deux partis pillent, saccagent, dévastent ; le marais est laissé à l'abandon, les travaux d'entretien ne peuvent pas être suivis.

8- Guerre des religions : Calvin apporte des idées nouvelles en venant chez un ami au Sud de Niort avant 1550 ; c'est donc le protestantisme et commencent les guerres de religion opposant les protestants appelés huguenots et les papistes de la ligue.

Le Gué de Velluire, situé sur la Vendée étant un lieu de passage entre Fontenay le Comte, capitale du Bas Poitou, Marans et La Rochelle, de nombreuses escarmouches, batailles assez importantes se sont déroulées sur ce territoire, et cela va encore durer de nombreuses années entre 1560 et 1610. C'est en 1598 que le roi Henri IV proclame l'édit de Nantes, autorisant dans certaines conditions la religion réformée. L'époque a été entrecoupée de temps de paix souvent rompue dès qu'un parti paraissait affaibli. Le siège de La Rochelle a eu lieu à partir de 1625 pour se terminer en 1627 (Richelieu).

9-C'est à cette époque en 1582 que Henri IV, en visite, dans une lettre à une de ses maîtresses, lui vante les délices des marais aux alentours de Marans et de la nécessité de mettre cette région en valeur. Il aurait même couché à Racaudet, au Gué de Velluire... vous vous rendez compte !

Les monastères et abbayes de la région sont donc ruinées et dévastées, elles ne peuvent recommencer tout le travail entrepris trois siècles auparavant et c'est encore Henri IV qui fait venir des ingénieurs hollandais (et huguenots) pour diriger les travaux financés à cette époque par les premiers financiers qui ont perçu tout le bénéfice qu'ils pourraient en tirer. Ce fut véritablement le début de la mise en valeur du Marais Poitevin, avec le creusement de kilomètres de canaux, de levées, de bots et contre-bots. C'est l'époque où on va distinguer le marais desséché (entouré de levées, avec des vannes pour régler la montée des eaux) et le marais mouillé dans lequel les canaux sont en prise directe avec la mer et où on « subit » les crues et les sécheresses. (Les travaux dureront jusqu'en fin du XIXème siècle.)

10- La Guerre de Vendée. La Révolution Française de 1789 mit fin aux inégalités féodales. Elle déclencha en Vendée, un soulèvement appelé « Guerres de Vendée ». La paroisse du Gué de Velluire, devenue « commune » en 1790, se trouve éloignée de quelques kilomètres des lieux de combats, les plus proches étant à Fontenay-le-Peuple. Dans cette zone de marais au sud de la commune, on cacha de nombreux prêtres réfractaires, la maréchaussée faisait des perquisitions dans les maisons supposées amies des royalistes.

11-Vie du Marais. Le marais au Sud du Gué de Velluire est couvert de terriers de bois : frênes, oseraies, peupleraies, aulnes, ... Par tous les temps, les nombreux canaux sont parcourus par toute une flottille de bateaux de taille différente servant à transporter le bois, le foin, l'herbe, le fumier, les animaux, les légumes, les fruits, les personnes ... Extraordinaire moyen de communications.

Chaque maison du bourg a son port pour un ou plusieurs bateaux, avec son « quaireux » (bien privé) pour y déposer ce qu'on transporte par bateaux, afin de le reprendre soit en brouette soit en charrette. La grande et la petite cale, elles, sont publiques, chacun peut y accoster pour y débarquer.

La rivière Vendée est une magnifique voie de communication vers Fontenay-le- Comte, Marans et La Rochelle. Le chemin de halage (non boisé à cette époque) est utilisé pour remonter le courant jusqu'à Fontenay le Comte. C'est inimaginable actuellement. Voir les cartes postales anciennes. Cette vie prit fin entre les deux guerres mondiales (entre 1920 et 1935...).

12-Construction du pont du Gué sur la voie de Moricq à Villiers-en-Plaine, (actuellement D25) en 1854. La construction de cet ouvrage à une seule voie, indispensable pour les communes limitrophes nécessita la destruction de quelques maisons du bourg et surtout d'une halle se trouvant sur l'actuelle place de la rivière, (c'était aussi un champ de foire). En effet, la rue principale était toute droite pour rejoindre la place et le port. Le virage « dangereux » que nous connaissons n'a été fait que pour s'aligner sur les « culées » du pont. A cette époque, aucun véhicule automobile ne circulait. Le tablier du pont a été élargi en les années 1970, pour passer à deux voies, faisant disparaître par la même occasion le parapet en pierres si caractéristique des ponts du XIXème.

13- En 1871 le chemin de fer (ouverture de la ligne le 14 mars) coupe le territoire communal, après avoir contourné depuis Luçon le golfe des Pictons. Son tracé écorne la propriété du château de la Sébrandière. Chaque gare porte le nom de la commune sur laquelle, elle se situe : Poiré sur Velluire, Velluire, Le Gué de Velluire... Suite à une erreur de station (avec tous ces « Velluire »), lors de la venue de Clémenceau (pour la création de la commune de La Taillée en 1906) celui-ci piqua une grosse colère et s'empressa de faire changer le nom de la gare du Gué de Velluire en celui de « Vix-Gué de Velluire » et puis « Vix ». Donc, jusqu'en 1970, de nombreux trains à vapeur et autorails s'arrêtaient à la gare de Vix. Des wagons de marchandises stationnaient en gare ... de Vix, pour le chargement ou le déchargement de marchandises. (La gare de Vix « vécut » 100 ans, environ).

14- Création de la « Beurrerie ». En 1880, au Gué de Velluire se crée une coopérative de ramassage du lait pour produire du beurre et de la caséine. Elle permettra un essor économique de la commune en créant des emplois de laitiers pour le ramassage et le traitement du lait. Le beurre du Gué de Velluire fut longtemps réputé (le beurre était fait dans une baratte en bois). Une immense cheminée abattue en les années 1990, crachait sa fumée noire journellement. Le charbon arrivait par wagon à la gare de Vix. Suite au regroupement des laiteries du Poitou, elle perdit toute activité en les années 1980. (La « beurrerie » vécut 100 ans environ).

15- Construction de l'église actuelle. C'est l'abbé Candolive qui entreprend cette construction terminée en 1898, en remplacement de la chapelle ou église Ste Macrine. D'abord pourvu d'un toit à quatre pans en tuiles romanes comme la plupart des églises du marais, ce clocher bas fut remplacé par le clocher actuel qui nargue celui de la commune de l'Ile d'Elle au sud. Ce curé Candolive se fit également construire, à ses frais, une gentilhommière actuellement au 3 rue du Châtelier. Cette construction lui créa bien des déboires...

16- La guerre 1914-1918 préleva son tribut de jeunes hommes pour le premier conflit mondial. Vingt huit jeunes gens de notre commune, donnèrent leur vie sur les champs de bataille du Nord et de l'Est de la France. Leurs noms sont couchés sur la pierre du monument élevé en mémoire de leur sacrifice. Pour la commune ce fut une hémorragie humaine très importante.

Il y eut jusqu'à quatre écoles différentes dans la commune : une école laïque de garçons, une de filles, une école libre de garçons et une de filles.

17- La guerre de 1939-1945 et l'occupation. Si elle a fait moins de victimes dans notre commune, celle-ci fut plus touchée, par l'occupation et les restrictions qui s'en suivirent, que lors du premier conflit mondial. L'Allemagne nazie réquisitionna les chevaux, les denrées, les matériaux et les hommes pour ses constructions. De nombreux soldats furent prisonniers en Allemagne. Les restrictions durèrent bien après la fin du conflit.

18- Remembrement 1958-1962 dans les communes du Gué de Velluire, l'Ile d'Elle, La Taillée, Marans. Ce fut un terrible bouleversement pour de nombreux agriculteurs et la disparition de toute une vie du marais déjà bien moribonde. C'est en calibrant la rivière Vendée qu'on découvrit des preuves de toute une vie gauloise, puis gallo-romaine : armes rouillées, pièces de monnaie, trépieds pour fabriquer le sel ...

A cette occasion, les bois furent détruits, les bûches arrachées (et amassées pour être utilisées comme matières premières d'une usine de papier à l'Ile d'Elle, elles pourrirent sur place, en partie), les fossés comblés, des routes rectilignes empierrées, goudronnées, des ponts construits, des canaux rectilignes creusés .... Un autre paysage, une autre agriculture, exode de certains, avenir éclairé pour d'autres. C'est le début d'une agriculture moderne pour nourrir la population française, créer une économie agricole, faire circuler l'argent, prélever des taxes et des impôts... tout ce qui existait à une toute petite échelle.

Que de réunions, de mise en commun, de désaccords ! ...

Ce fut également la guerre d'Algérie. Ce conflit n'a pas fait de victime au Gué de Velluire.

19-Création d'une nouvelle coopérative de séchage de luzerne : la « Coopapicton ». Dans les années 1980, une étude de production de luzerne dans le marais montre qu'il était possible de mettre en valeur un produit desséché de la luzerne comme des usines le pratiquaient dans le Nord de la France. Sa création correspondit avec la hausse imprévisible du pétrole. Après quelques années de fonctionnement, il fallut se rendre à l'évidence du manque de rentabilité. Chacun des adhérents épongea les déficits et s'en retourna dans sa ferme pour chercher du réconfort dans son travail, en se jurant qu'on ne l'y reprendrait pas.

Actuellement dans notre commune, on compte une dizaine d'entreprises agricoles, commerciales ou de travaux publics. Il ne reste qu'un seul débit de boissons restaurant, multi-services, alors qu'en 1950 au Gué de Velluire, on comptait sept ou huit « cafés », deux boulangeries, trois épiceries, une quincaillerie, un marchand de chaussures, un cordonnier, un notaire, une agence postale, une charcuterie, une boucherie, quatre menuiseries, deux entreprises de maçonnerie, deux forgerons, un mécanicien et d'autres encore qui ont pu être oubliés….

Sans nostalgie, mais quand même ! ...

De nos jours, le Gué de Velluire poursuit sa vie : des maisons sont rénovées, d’autres construites, une bibliothéque, un restaurant scolaire, mais la géographie générale change peu. Des populations nouvelles s’installent car cette petite localité bénéficie d’un certain calme, d’une proximité relative avec quelques villes environnantes ; les hivers sont doux ... et venteux, les étés parfois caniculaires s’y déroulent sereinement. Il y fait bon vivre. Depuis quelques années, la commune du Gué de Velluire a pris sa chance en se dotant d’une maison médicale, avec des chirurgiens dentistes équipés de tous les appareils de pointe et des meilleures techniques afférents à cette profession, un médecin généraliste, et un cabinet disponible pour infirmier ou autre. Cette maison médicale est très appréciée et nombre de patients y viennent pour différentes raisons : qualité des soins bien sûr, proximité, facilité d’accès et de stationnement. Toujours dans un besoin de rendre attractif notre village, la municipalité a fait réorganiser la place du bord de rivière : édification des halles (les anciennes avaient été démolies et enfouies dans la culée du pont lors de sa construction), avec four et consolidation de la Tour de péage et de guet, aménagement de la place… Il manque du parking pour les fêtes qui n’ont pas tardé à occuper ce lieu, mais « Paris ne s’est pas fait en un jour » et d’autres personnes prendront la suite et apporteront leurs solutions. Cette place était le centre du village autrefois, lieu où se faisaient les transactions commerciales : foires et marchés, passages des bateaux avec chargement et déchargement en direction de Fontenay le Comte ou de Marans. Tout se transportait par bateau. La rivière Vendée et les canaux étaient de merveilleuses voies de communication, qu’il fallait entretenir. Chaque maison du Gué avait son port, où étaient attachés un ou plusieurs bateaux fabriqués par des maîtres charpentiers du village. La cale actuelle était plus grande (au moins 3 à 4 fois plus large) et il y avait la « petite » cale, qui existe toujours, avec un quai en grosses pierres de taille et anneaux pour attacher les gros bateaux, 100 m en aval. Les ruelles autour de la Grand-rue et de la rue du Chéreau étaient des fossés qui débouchaient sur la rivière , enjambés par des ponts en bois , pour la continuité du halage. Cette nouvelle place fait le bonheur des cyclistes et des touristes de passages pour une pause.

Notre communauté s'est enrichie de nombreuses personnes de toute l'Europe. Bienvenue .

Ce texte a été produit par l'association « Amoureux d'arts et culture ».

La Commune du Gué de Velluire appartient à la Communauté de Communes Sud Vendée Littoral. Vous pourrez découvrir ces diverses activités en consultant le site : www.cc-sudvendeelittoral.fr

Liste des maires de la commune du Gué de Velluire

1792 MESCHIN 1er septembre 1er acte d'état civil révolutionnaire
SERRE
1793 BICHON
1794 SERRE
1796 GAIGNET Jean-Etienne
CHAUMONT
1798 ROY Pierre
1799 JOUBERT Benjamin
ROUGEOT Simon Pierre
1802 BICHON Etienne
1804 CHARPENTIER
1806 JOUBERT Benjamin
1808 CHAUMONT Louis Jean
1813 PERREAU Jean Baptiste
1815 FRETE Jean
1819 JACQUIER Henri
1830 RICHARD
1835 SAGOT François
1837 SAGOT François
1839 OUVRARD
1840 DEVERTEUIL Marc Gabriel
1848 CARRE Jean André
1859 RICHARD François
1860 POUPIN Jean Baptiste
1876 CARRE Jean André
1886 MECHIN François
1935 BOUCHONNEAU Georges
1945 GAIGNET Louis
1971 POUPIN Pierre
1977 FERRET André
2001 HOCBON Rosy
2008 MARQUIS Joseph
2014 MARQUIS Joseph
2020 MARQUIS Joseph
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